22 avril 2013 – aidants familiaux 2
Pascal Jannot, président fondateur de la Maison des Aidants et directeur du CIF-Aidants
« Il faut accepter d’être aider pour mieux aider l’autre »
Comment devient-on aidant familial ?
Sans forcément le vouloir, ou du moins le savoir. Si certains décident d’eux-mêmes d’assumer ce rôle, d’autres à l’inverse se retrouvent pris dans cet engrenage de manière insidieuse. Confrontés à un proche qui perd peu à peu son autonomie, ils finissent par s’en occuper tous les jours un peu plus sans se rendre compte de la charge qui pèse sur eux. Leur vie familiale, professionnelle ou même sociale en est alors impactée sans qu’ils en aient réellement conscience. Et lorsqu’ils comprennent la situation dans laquelle ils se sont enfermés, ils sont alors en grande souffrance.
Quelles précautions prendre alors ?
Qu’il s’agisse d’un choix personnel ou d’une situation imposée, il faut accepter d’être aider pour mieux aider l’autre. Beaucoup de particuliers amenés à s’occuper d’un de leur proche handicapé, malade ou dépendant pensent qu’ils vont tenir le coup sous prétexte que « c’est leur devoir ». Mais, c’est faux. Cette notion de culpabilité gangrène leur vie. Et, au motif que la personne aidée est de leur famille, ils ne se fixent pas de limite de temps, de compétences ou encore d’énergie. Or, depuis quand vouloir faire le mieux possible constitue-t-il un gage de qualité ?
Quelles sont les solutions existantes ?
Plusieurs formations existent aujourd’hui pour apprendre aux particuliers à assumer leur rôle d’aidant sans perdre leur propre identité. Car, pendant environ vingt heures par jour, ils sont appelés à gérer seuls la personne aidée. C’est-à-dire lui préparer son repas, la faire manger, la coucher, la laver et parfois même lui fournir des soins. Tout cela demande des compétences particulières tant sur le plan technique que psychologique. Il faut donc prendre le temps d’acquérir les bons gestes et comprendre l’importance de se dégager des moments pour soi. www.cif-aidants.com