Que sommes-nous en train de faire de la charte des droits et libertés de la personne âgée en situation de handicap ou de dépendance

Comment voulons-nous que nos vieux vivent ?

Que sommes-nous en train de faire de la charte des droits et libertés de la personne âgée en situation de handicap ou de dépendance ?

Rédigée pour la première fois en 1987 par la fondation Nationale de Gérontologie, elle a été révisée 20 ans après.

Quatorze articles constituent cette charte.

Dans notre pratique professionnelle ou, dans notre rôle d’aidant agissons-nous en conscience, avons-nous encore à l’esprit cette charte ?

Nos gouvernants mettent ils en place les lois qui respectent ces principes ?

Extrait :

“ Même en situation de handicap ou de dépendance, les personnes âgées doivent pouvoir continuer à exercer leurs libertés et leurs droits et assumer leurs devoirs de citoyens.”

Toute personne âgée doit être libre de choisir son lieu et mode de vie qui doivent être adaptés, et continuer de jouir du maintien de ses relations familiales et de ses réseaux amicaux et sociaux. Le rôle des proches doit être reconnu et bénéficier de soutien psychologique, matériel et financier.

Toutes les actions la préservant du handicap et de la dépendance doivent être mise en oeuvre.

Aidants professionnels et familiaux doivent prendre conscience que le handicap et la dépendance peuvent mettre la personne sous l’emprise d’autrui et être la source de maltraitance. Ils doivent être formés en gérontologie.

Avons-nous le sentiment que nos anciens continuent en 2009 à exercer leurs libertés et leurs droits dès l’instant qu’ils perdent tout ou partie de leur autonomie ?

Notre société leur permet-elle de choisir leur mode et lieu de vie qu’il soit personnel ou collectif ?

Dans notre pratique quotidienne d’aidant familial ou d’aidant professionnel, avons-nous toujours les moyens de prévenir leur autonomie et de prodiguer des soins de qualité ?

Quel a été le déterminant principal de ces choix ?

Quelle est la part du choix économique ?

Avons-nous toujours les moyens d’adapter les lieux de vie ?

Les signalements de maltraitance sont ils en régression ?

Les aidants sont ils suffisamment formés ?

A l’horizon 2030, il y aura 20 millions de personnes âgées de plus de 60 ans en France.

Un français sur trois est concerné par la dépendance d’un proche. D’ici 2020 le nombre de personnes âgées de plus de 95 ans devrait quintupler.

Devant l’ampleur démographique, la courbe de croissance du nombre d’aidants familiaux et d’aidants professionnels va devenir exponentielle.

Les aidants familiaux sont actuellement près de 4 millions et participent à l’émergence d’un nouveau groupe social voir:(Enquête TNS Sofres) qu’il va falloir prendre en considération.

Reconnaître le rôle des aidants familiaux (voir: le rôle des aidants), accepter qu’ils doivent être soutenus sur le plan matériel, psychologique et financier.

Former les aidants familiaux (voir:interview de Valérie Létard) gage de bientraitance fait partie des actions à mettre en place dès aujourd’hui.

Le nombre d’appels enregistrés par Alma France maltraitance est en progression constante.

La presse se fait trop souvent l’écho de situation dramatique tant à domicile qu’en institution.

Certains départements sont au bord de la cessation de paiement, ils ne peuvent plus assumer les dépenses de l’APA ou les budgets dépendance en EHPAD. Un grand nombre d’association de maintien à domicile ont du déposer leur bilan.

Sollicitons les pouvoirs publics afin de définir comme priorité nationale la mise en place du 5ème risque. Dès l’instant que le couple aidant/aidé n’aura plus à se préoccuper de la charge financière, la perte d’autonomie et sa cohorte de problèmes sera plus supportable.

Aujourd’hui, ce n’est pas seulement quelques individus isolés qui sont devenus maltraitants vis-à-vis des personnes âgées dépendantes, mais la société toute entière parce qu’elle ne peut plus ou ne veut plus financer le risque dépendance.

Le système actuel ne peut plus fonctionner.

Les conséquences économiques liées au vieillissement de la population et l’épuisement des aidants familiaux (voir:la santé des aidants) qui à eux seuls représentent la plus grande entreprise de santé de France vont peser de plus en plus lourd. ( Voir : le poids économique des aidants familiaux en France)

 Prenons le temps aidant proche ou aidant professionnel de lire ou relire cette charte des droits et libertés de la personne âgée en situation de handicap ou de dépendance voir la charte, gardons-la en mémoire afin que dans notre pratique quotidienne nous en soyons le plus proche possible. 

Méditons cette charte qui devrait être affichée dans toutes les structures médicosociales, à l’assemblée nationale, au sénat, dans les associations de maintien à domicile, ainsi que dans tous les lieux publics, dans chaque foyer où réside une personne âgée, elle devrait être connue de tous.

“Lorsqu’il sera admis et acquis que toute personne âgée en situation de handicap ou de dépendance est respectée et reconnue dans sa dignité, sa liberté, ses droits et ses choix, cette charte sera appliquée dans son esprit. ”

Comment voulons nous que nos vieux vivent ?

Aujourd’hui ce n’est plus qu’une question d’éthique et d’humanisme.

Pascal.JANNOT     www.lamaisondesaidants.com

La Maison des Aidants © 2009

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